Voici une nouvelle plutôt courte sur le thème des contes
Je la déconseille aux plus jeunes (bah oui, sinon on va m'accuser de publier des contenus pouvant choquer les jeunots! ^^")
Et si tous les contes avaient leur fond de vérité...
Il était des histoires qu'il valait mieux ne pas entendre, des contes qu'on préférait garder pour soi, des légendes qu'on n'ébruitait pas.
Modifiés. Censurés. On avait fini par arracher leur fond de vérité.
Jeunes, on s'effrayait du loup dans "Le petit Chaperon rouge".
Pourtant, n'avez-vous jamais entendu parler de cette femme toute vêtue de pourpre, attendant des hommes à la lisière d'une noire forêt lorsque la nuit tombait?
N'avez-vous jamais eut vent de cet homme élégamment vêtu, gracieux, se mouvant dans les ténèbres, agile et silencieux, le regard pénétrant, brillant d'une lueur malsaine?
On disait que, lorsqu'il s'autorisait un cynique sourire, on pouvait voir ses canines blanches, légèrement pointues et longues.
Le soir où il vint trouver la dame, et que celle-ci l'entraîna plus profondément dans le bois, ce fut la dernière fois qu'on la vit.
La seule chose que l'on retrouva fut sa longue jupe de soie rouge.
Le nom d'une jeune fille nommée Blanche ne vous dit-il rien?
Aussi pure que la neige, elle n'avait pas quinze printemps.
Jamais elle ne rencontra les sept nains, petits êtres au bon fond.
Pourtant, tombée entre les mains malsaines de soudards, son viol sanglant est encore murmuré dans les coins sombres où personne ne peut entendre.
Un sang écarlate avait coulé sur sa peau laiteuse et, ses cheveux arrachés, elle était devenue presque chauve.
On parle d'un fiancé jaloux et de ses comparses. L'homme se transforma en belle-mère, la belle-mère devint sorcière et de l'histoire réelle il ne resta plus trace.
Blanche-Neige dans son sarcophage de verre étouffa.
Et étouffe encore.
Les trois enfants ayant fait la rencontre d'un boucher malvenu voulant faire d'eux du petit sel, furent découpés et enfermés sans que jamais Saint Nicolas vint les chercher.
Leurs chairs en morceaux furent servies le lendemain aux clients du boucher.
Il se murmure qu'ils n'étaient pas les premiers.
Cendrillon ne devint jamais princesse. Gueuse traînant sur les routes, elle raconte à qui veut bien l'entendre qu'un jour elle fit la rencontre d'un fils de duc et que celui-ci avait juré l'aimer et de l'épouser.
Aussi lui donna-t-il un enfant dans un coin de cuisine.
Les parents du jeune homme furent mis au courant et ce dernier jura que la demoiselle était folle à lier et que le bébé, celui d'un brigand ayant trouvé contentement entre ses cuisses.
Après qu'on lui eut soufflé à l'oreille que cela pourrait causer préjudice à leur famille, le duc fit fouetter la malheureuse, torturer jusqu'à ce que son récit qu'elle criait haut et fort se transforme en pur délire, enfermée seule dans un cachot à en devenir folle.
Devenue pauvre créature apeurée, dont l'histoire ne pouvait qu'avoir été inventée, on la rejeta sur une route terreuse dans le duché voisin.
Son enfant saigné et égorgé, elle éxécute ce dont on l'accusait auparavant et ouvre désormais ses cuisses aux brigands.
Aurore jamais ne se réveilla après cent ans. Coupable de la vague de meurtres s'étant abattue sur le manoir dans lequel elle vivait, elle se suicida. Et, tombant sur son lit, dans un sommeil éternel sombra.
Mais il est des histoires bien plus atroces...
Personne n'ose même y penser...
Ce sont devenus les récits les plus beaux et les plus fous. On en oublierait presque la monstruosité qui, auparavant, les caractérisait.
Prenez l'histoire la plus fantastique qu'un baladin ait pu jamais conter.
Vous en conviendrez que de la splendeur, elle n'a que la surface.
Cherchez en profondeur et ouvrez grands les yeux.
Ce n'est alors que le début d'un long voyage...
Fin